![\""Le](\"http:\/\/s1.lemde.fr\/image\/2011\/05\/19\/540x270\/1524574_3_409d_le-debussy-sur-l-oise-ce-bateau-qui.jpg\" "\\"\"Le")
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\u00ab\u00a0Le Debussy\u00a0\u00bb, sur l’Oise. Ce bateau qui appartient \u00e0\u00a0Eric Michel<\/a> peut transporter jusqu’\u00e0 1 800 tonnes de vrac ou de containers.\u00a0LeMonde.fr\/Marion Solletty<\/a><\/strong><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n <\/p>\n Les bateaux qui naviguent sur l’Oise, Eric Michel les conna\u00eet tous par leur nom. Trente ans qu’il exerce son m\u00e9tier, dont une grande partie pass\u00e9e sur le bassin de la Seine, entre Rouen et Compi\u00e8gne. Bient\u00f4t, il croisera sur sa route des bateaux venus de Dunkerque, Anvers ou Amsterdam : tous ceux-l\u00e0 auront transit\u00e9 par le canal\u00a0Seine-Nord Europe<\/a>, qui doit relier, \u00e0 partir de 2017, le bassin de la Seine \u00e0 tout le nord de l’Europe, ses grands ports et ses nombreues voies navigables. Ces 106 km entre Compi\u00e8gne, dans l’Oise, et Aubencheul-au-Bac, dans le Nord, permettront le transit des gabarits importants.<\/p>\n Eric Michel le sait, la concurrence sera rude. \u00ab\u00a0Il va y avoir beaucoup plus de gros bateaux qui vont arriver, <\/em>pr\u00e9voit-il,\u00a0pour la bonne raison qu’\u00e0 l’\u00e9tranger, il n’y a que \u00e7a\u2026\u00a0\u00bb<\/em> Des grands gabarits, tr\u00e8s pris\u00e9s des clients du transport fluvial.\u00a0\u00ab\u00a0Les chargeurs souhaitent avoir des gros bateaux pour pouvoir n\u00e9gocier les prix de transport : ils savent tr\u00e8s bien que la rentabilit\u00e9 [y] est plus \u00e9lev\u00e9e\u00a0\u00bb<\/em>, explique Eric Michel. Pour lui, c’est clair,\u00a0\u00ab\u00a0seuls les gens bien \u00e9quip\u00e9s s’en sortiront\u00a0\u00bb.<\/em><\/p>\n LES CONDITIONS DE NAVIGATION, PRINCIPAL SOUCI DES BATELIERS<\/strong> Associ\u00e9 \u00e0 son fils et son neveu, Eric Michel est \u00e0 la t\u00eate de trois soci\u00e9t\u00e9s : trois bateaux de 1 200 \u00e0 1 800 tonnes qui transportent essentiellement des mat\u00e9riaux de construction, mais aussi de la ferraille, du bl\u00e9, selon les besoins des courtiers. Lui s’occupe du plus gros, <\/em>qui peut transporter vrac et containers. La main sur les leviers de commande, l’\u0153il sur la rivi\u00e8re, il passe une grande partie de son temps au t\u00e9l\u00e9phone, \u00e0 g\u00e9rer ses transports directement avec ses clients r\u00e9guliers ou avec les courtiers qui lui permettent de combler les trous.\u00a0\u00ab\u00a0Pour moi, Seine-Nord, c’est bien. \u00c7a va d\u00e9velopper \u00e9norm\u00e9ment de travail,<\/em> admet-il. <\/em>Le seul souci, c’est qu’ils [les responsables du projet] sont partis sur des mauvaises bases\u2026\u00a0\u00bb<\/em><\/p>\n A quelques m\u00e8tres de sa cabine, le batelier montre du doigt les zones de d\u00e9chargement qui permettent d’embarquer et d\u00e9barquer les marchandises le long de l’Oise. Trop petites, mal adapt\u00e9es, selon lui, aux longs bateaux qui naviguent sur les voies \u00e0 gros gabarit du nord de l’Europe.\u00a0\u00ab\u00a0On va brancher une autoroute sur une d\u00e9partementale\u00a0\u00bb<\/em>, compare-t-il. Soudain, il ralentit : sur une centaine de m\u00e8tres, la rivi\u00e8re manque de profondeur, il faut prendre garde \u00e0 ne pas soulever trop de vase avec le fond du bateau.<\/p>\n <\/p>\n Le canal Seine-Nord Europe reliera le bassin de la Seine et le canal Nord-Escaut, un peu au-dessus de Cambrai.Voies navigables de France<\/strong><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n <\/p>\n Aux Voies navigables de France (VNF), l’\u00e9tablissement public charg\u00e9 de l’exploitation du domaine public fluvial national, les responsables du projet sont conscients des am\u00e9nagements qui restent \u00e0 faire.\u00a0\u00ab\u00a0Tout le travail important est planifi\u00e9 entre 2011 et 2017\u00a0\u00bb<\/em>, pr\u00e9cise ainsi\u00a0Nicolas Bour<\/a>, directeur de la mission Seine-Nord Europe \u00e0 VNF.\u00a0\u00ab\u00a0Les travaux d’am\u00e9lioration au nord et au sud [du canal] ont d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 lanc\u00e9s.\u00a0\u00bb<\/em> Objectif : am\u00e9liorer la navigabilit\u00e9 et autoriser le passage des bateaux dont la largeur permet de transporter deux rang\u00e9es de containers. Sur l’Oise,\u00a0\u00ab\u00a0il y avait des dragages qui n’avaient pas \u00e9t\u00e9 faits et qui vont reprendre entre Creil et Compi\u00e8gne\u00a0\u00bb<\/em>, ajoute notamment Nicolas Bour.<\/p>\n Mais la principale inqui\u00e9tude d’Eric Michel, ce sont les \u00e9cluses : le projet en pr\u00e9voit sept simples sur les 106 km du canal, l\u00e0 o\u00f9 certains pensent qu’il en aurait fallu deux \u00e0 chaque \u00e9tape.\u00a0\u00ab\u00a0Il va y avoir automatiquement beaucoup de monde \u00e0 faire passer sur les \u00e9cluses<\/em>, explique-t-il, et on va mettre trop de temps pour les franchir.\u00a0\u00bb<\/em><\/p>\n <\/p>\n L’\u00e9cluse de Sarron, dans l’Oise.LeMonde.fr\/Marion Solletty<\/strong><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n <\/p>\n UN TRAFIC PR\u00c9VISIONNEL MASSIF<\/strong><\/p>\n \u00ab\u00a0Sur Seine-Nord s’est effectivement pos\u00e9e la question de construire une deuxi\u00e8me \u00e9cluse <\/em>tout de suite<\/em>.\u00a0\u00bb<\/em> Elle est, quoi qu’il en soit, pr\u00e9vue \u00e0 terme, insiste Nicolas Bour. Car c’est finalement une construction en deux phases qui a \u00e9t\u00e9 choisie, avec le doublement des \u00e9cluses dans un second temps. Le directeur du projet se veut cependant rassurant :\u00a0\u00ab\u00a0<\/em>Les candidats [\u00e0 la construction de l’ouvrage] doivent remplir <\/em>des conditions extr\u00eamement strictes en termes de fiabilit\u00e9<\/em>.\u00a0\u00bb<\/em> Bouygues travaux publics et Vinci concessions, les deux entreprises en comp\u00e9tition <\/em>pour la construction et l’exploitation du canal,<\/em> devront ainsi convaincre VNF que le trafic ne risque pas d’\u00eatre bloqu\u00e9 par l’\u00e9ventuelle d\u00e9faillance d’une \u00e9cluse.<\/p>\n Car les objectifs en la mati\u00e8re sont ambitieux : le projet vise un trafic de 13\u00a0 \u00e0 15 millions de tonnes par an sur le canal Seine-Nord Europe en 2020, et de 20 \u00e0 28 millions en 2050. Un chiffre \u00e0 comparer aux 22,3 millions de tonnes qui ont transit\u00e9 en 2010 sur l’ensemble du bassin de la Seine et de l’Oise, le Nord – Pas-de-Calais ayant lui vu transiter 9,2 millions de tonnes, d’apr\u00e8s les\u00a0statistiques de VNF<\/a>.<\/p>\n D\u00c9VELOPPER L’OFFRE\u2026 ET LA DEMANDE<\/strong> Pour atteindre ce niveau, d\u00e9velopper les infrastructures ne suffira pas. Le renouvellement de la flotte pose probl\u00e8me. Certains bateliers, qui souhaitent anticiper l’ouverture du canal en augmentant leur capacit\u00e9, peinent \u00e0 obtenir des pr\u00eats.\u00a0\u00ab\u00a0Les banques aujourd’hui ont du mal \u00e0 faire confiance au transport fluvial,<\/em>d\u00e9plore Eric Michel. Un gros bateau<\/em>, c’est 3 millions d’euros. Le banquier, quand vous lui demandez 3 millions, il fait trois pas en arri\u00e8re !\u00a0\u00bb<\/em> La profession d\u00e9nonce les limites impos\u00e9es par les banques fran\u00e7aises, qui pr\u00eatent sur quinze ans l\u00e0 o\u00f9 les voisines du Nord, Pays-Bas en t\u00eate, pr\u00eatent sur des dur\u00e9es de vingt voire vingt-cinq ans.<\/p>\n Pourtant, c\u00f4t\u00e9 demande, le potentiel est bien l\u00e0.\u00a0\u00ab\u00a0L’Ile-de-France consomme 30 millions de tonnes de produits de construction par an, dont environ la moiti\u00e9 sont aujourd’hui transport\u00e9s par voie fluviale,<\/em> rel\u00e8ve par exemple Nicolas Bour, de VNF.Mais les produits de d\u00e9construction [gravats essentiellement], qui repr\u00e9sentent 28 millions de tonnes, ont aussi vocation \u00e0 passer par voie d’eau et le font pour l’instant beaucoup moins.\u00a0\u00bb<\/em> Pour d\u00e9velopper le march\u00e9, les \u00e9quipes de VNF travaillent avec les secteurs les plus susceptibles d’\u00eatre concern\u00e9s : construction, chimie, metallurgie.<\/p>\n Mais attirer l’attention d’industriels habitu\u00e9s \u00e0 jongler avec les camions n’est pas chose facile.\u00a0\u00ab\u00a0Notre m\u00e9tier, depuis une vingtaine d’ann\u00e9es, on l’a un peu oubli\u00e9<\/em>, r\u00e9sume Eric Michel.\u00a0Aujourd’hui, quand on demande \u00e0 des chargeurs de revenir \u00e0 la voie d’eau, ils sont un peu h\u00e9sitants.\u00a0\u00bb<\/em><\/p>\n <\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Sur l’Oise, les bateliers se pr\u00e9parent d\u00e9j\u00e0 \u00e0 l’ouverture du canal Seine-Nord Europe \u00ab\u00a0Le Debussy\u00a0\u00bb, sur l’Oise. 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